Rénovation énergétique : la France est-elle à la ramasse ?

La France investit pour rénover énergétiquement son parc immobilier. Mais où en est-elle face aux autres pays ?

Mis à jour le
2/7/2025
rénovation-énergétique-france

Partager

renovation-energetique-france-autres-pays

Sommaire

Exemple H2

Exemple H3

Dans quels pays la rénovation énergétique est-elle considérée comme un enjeu national ?

La totalité des pays de l’Union Européenne ont saisi l’enjeu d’accélérer la rénovation énergétique de leurs logements. Schématiquement, deux types de mécanisme ressortent :

  • La carotte : subventionner la rénovation énergétique de logements en distribuant de l’argent (public et/ou privé) aux propriétaires pour qu’ils rénovent énergétiquement leur bien. L’incitation à la rénovation énergétique prend la forme d’économies d’énergie, d’amélioration du confort, de valorisation du patrimoine et de réduction d’impôts.
  • Le bâton : encourager la rénovation énergétique en rendant de plus en plus difficile les mise en location ou les ventes des biens les plus énergivores. Pour y arriver, les états régulent le marché de la transaction et imposent des sanctions aux propriétaires ne respectant pas ces règles.


On observe néanmoins des différences marquées selon les pays, traduisant des volontés politiques hétérogènes d’accélérer la rénovation énergétique des logements.

  • Les Pays-bas font figure d’exemple en la matière. Le pays a d’ailleurs été consulté par l’Union Européenne pour élaborer la révision de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (voir la partie suivante)
  • La Pologne présente une situation très différente : peu de sanctions imposées aux propriétaires qui ne respectent pas la réglementation, malgré la présence d’aides d’état importantes. Ce pays est souvent perçu comme le plus en retard au niveau européen sur l’implémentation de la directive européenne

Quelles sont les contraintes imposées aux pays par l’Union Européenne en matière de rénovation énergétique ?

Depuis 2010, une directive européenne (appelée EPBD) visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments au sein de l’UE a été voté. Cette directive a été révisée et renforcée en 2024, et vise désormais à atteindre la neutralité carbone du parc immobilier d’ici 2050. Les états membres ont jusqu’en 2026 pour transposer cette directive dans leur réglementation et doivent donc tous s’y conformer. Les axes principaux de cette directive autour du résidentiel sont les suivants :

Objectifs de rénovation du parc bâti

Rénovation progressive des bâtiments les moins performants (passoires thermiques) :

  • D'ici 2030 : les bâtiments résidentiels les plus énergivores devront atteindre au minimum la classe E.
  • D'ici 2033 : ils devront passer à la classe D.
  • Les États membres devront rénover 16 % de leur parc résidentiel le plus inefficace d’ici 2033.

Mise en place de diagnostics de performance énergétique (DPE)

  • Renforcement des DPE : formats harmonisés, plus clairs et plus comparables entre États.
  • Doivent être présentés à la vente, location ou lors de rénovations importantes.
  • Les États devront créer des bases de données numériques centralisées de DPE

Plans nationaux de rénovation

Chaque pays devra publier un Plan National de Rénovation (PNR) tous les 5 ans :

  • Incluant des feuilles de route claires avec cibles de rénovation, mesures de soutien financier, accompagnement technique, protection des locataires.

Fin des chaudières fossiles

  • Interdiction des subventions aux chaudières 100 % fossiles à partir de 2025.
  • Incitation à utiliser des systèmes hybrides (PAC + gaz) ou 100 % renouvelables

Protection sociale & contre la précarité énergétique

  • Les États doivent garantir que les rénovations n'entraînent pas d'expulsion ou de hausses de loyers injustifiées.
  • Obligation d’inclure des mesures sociales spécifiques dans les plans nationaux.

Quel est l’impact environnemental des logements dans les pays ?
Dans quels pays la situation est-elle la plus marquée, dans un sens ou dans l’autre ?

Pour simplifier, l’impact environnemental des logements d’un pays dépend principalement de deux facteurs :

  • la performance du parc de logements de ce pays : les logements sont-ils en moyenne bien isolés ? Pour le mesurer, nous utilisons le % de logements qui sont des passoires thermiques
  • la performance de l’énergie utilisée pour chauffer ou refroidir ces logements : l’énergie est elle carbonée ? Pour mesurer, nous utilisons les émissions de CO2 par unité d’énergie (kWh) des logements

Le tableau ci-dessous résume la situation dans plusieurs pays européens.

Pays Nombre de logements (millions) Performance du chauffage (en g CO2/kWh) Part approx de passoires thermiques dans le parc en %
Pologne 15 260 g 50 %
Irlande 2 250 g 15 %
France 35 200 g 20 %
Suede 5 30 g 5 %
Pays-Bas 8 250 g 10 %

La Suède fait office de meilleur élève européen : logements chauffés avec une électricité peu carbonée, et très peu de passoires thermiques. C’est un bel exemple à suivre au niveau européen, avec cependant un impact limité à l’échelle européenne par la taille du parc de logements.

A l’inverse, la France et la Pologne apparaissent clairement comme deux pays à forts enjeux sur tous les tableaux, avec un nombre conséquent de logements énergivores et chauffés avec des énergies carbonées. Alors, on se retrousse les manches et on s’y met ?

Et l’opinion publique dans tout ca, elle en dit quoi de ces réformes ?

Les raisons des réformes pour massifier la rénovation énergétique sont louables : limiter le réchauffement climatique pour permettre aux générations futures de vivre dans un monde viable, tout en réduisant les inégalités sociales liées au cout de l’énergie dans le logement.

Mais pour autant, le chemin vers cet objectif semble pentu et semé de contraintes pour les citoyens des pays concernés. Qu’en disent ils ? Soutiennent ils ces réformes ?

En France, la perception est globalement positive, mais est freinée par le cout pour les particuliers et par sa complexité de mise en œuvre. Ses détracteurs invoquent souvent qu’elle se fonde sur le DPE dont la fiabilité est jugée mauvaise malgré son opposabilité mise en place récemment.

Cependant, la perception par les citoyens de cette nécessité est de plus en plus visible sur les prix des biens immobiliers : les français sont prêts à payer beaucoup plus cher un bien immobilier qui est rénové énergétiquement : jusqu’à +50% dans certaines régions ! Le soutien politique est également très élevé comparativement à nos voisins européens, globalement stables et rarement remis en cause

Il y a globalement un consensus des citoyens sur la nécessité de rénover même si les barrières sont nombreuses (et c’est pour ça que Vasco existe :) ).

L’Allemagne fait figure plus contrastée de la perception de ces mesures : un sondage de 2023 révèle que 66% des propriétaires refusaient toute rénovation énergétique (dont la moitié pour impossibilité financière, coucou Vasco Deutschland). Malgré un dispositif solide mis en place, les demandes d’aides pour les travaux de rénovation énergétique ont récemment chuté dans un contexte économique chahuté. Pour autant, l’écart se creuse aussi entre les prix des biens rénovés et des passoires thermiques : le marché semble percevoir l’efficacité énergétique comme un critère de valeur malgré le désintérêt marqué pour rénover

En Irlande, on observe un désintérêt politique plus fort pour la rénovation énergétique des logements : très peu de rénovations énergétiques sont réalisées et ce sujet occupe peu de place dans le débat public malgré la directive européenne qui s’applique pleinement

Et en dehors de l’Europe ?
Citons deux très grands pays que tout oppose : les Etats-unis et la Chine. L’un d’entre eux n’a aucun plan national, n’avance pas sur ce sujet et n’aide que très peu ses citoyens avec de l’argent public, brille par son absence de réglementation et par sa polarisation politique sur le sujet. L’autre en revanche mène une politique résolue, marquée, par des normes et dont l’application est rigoureusement contrôlée, met en œuvre des subventions publiques et privées et planifie à long terme ses actions.
Lequel est lequel ? On vous laisse deviner !


On espère qu’a la lecture de cette étude il vous apparait comme à nous que ce sujet n’est ni une lubie française, ni un domaine d’exemplarité de la France dans lequel “nous en faisons déjà trop”. Certes, la France met les moyens pour avancer, mais fait aussi figure de pays dans lequel il y a urgence à agir compte tenu des spécificités de son parc de logements. Notre ambition est claire avec Vasco : faire de la France un pays moteur de la rénovation énergétique des logements, pour emboiter le pas des autres pays dont les résultats ne suivent pas malgré notre réglementation commune européenne.

L’Europe s’est fixée un objectif de neutralité carbone de son parc de logements à horizon 2050 : nous avons vu ensemble que la route est encore longue pour beaucoup de pays mais qu’il existe des exemples à suivre, notamment dans les pays nordiques. Vasco permet de démocratiser la rénovation énergétique en France : que vous soyez porteur d’un projet de rénovation ou investisseur, nous pouvons vous accompagner à agir : contactez-nous !

Nos dernières actus

Voir tous les articles
rénovation-énergétique-france
Actualités

Rénovation énergétique : la France est-elle à la ramasse ?

La France investit pour rénover énergétiquement son parc immobilier. Mais où en est-elle face aux autres pays ?

Button Text
maprimerenov
Actualités

MaPrimeRénov' : comprendre la pause et ses conséquences

MaPrimeRénov' en pause du 23 juin au 15 septembre 2025, qu'est-ce que ça implique ? On vous explique tout.

Button Text
hypothèque travaux
Financement

Hypothèque immobilière, à savoir avant de s'engager

Qu’est-ce qu’une hypothèque ? Quels sont les risques, les frais cachés, et les alternatives à connaître ? On a écrit un article clair pour éviter les pièges avant de signer.

Button Text
Politique de confidentialité Politique relative aux Cookies